Le rôle des raccords est d’assurer la continuité de l’action entre les divers plans composant les séquences du film. L’utilité du raccord de mouvement apparaît notamment lorsque vous avez filmé un mouvement en plusieurs fois, sans prendre la précaution de changer d’angle de prise de vues à chaque arrêt de la caméra. Les techniques de prises de vues ne permettent pas toujours d’assurer la continuité du mouvement.
Autrefois pratiqué directement en coupant physiquement des morceaux de films, la technique est aujourd’hui opérée en faisant numériser le film super 8, puis en éditant le fichier vidéo dans un logiciel de montage spécial prévu à cet effet.
Le mouvement débute, s’interrompt pendant quelques secondes puis reprend sous le même angle à un stade plus avancé, provoquant au cours de la projection un saut de l’action désagréable. Ce phénomène ne se produit pas si vous changez d’angle de prise de vues car, ce faisant, vous déplacez en même temps le point de vue du spectateur, comme il pourrait le faire s’il se déplaçait lui-même pendant l’action.
Pour remédier au désagrément produit par l’interruption brutale d’un mouvement, vous pouvez placer un plan de coupe entre les deux plans successifs représentant le mouvement considéré.
Il en va de même lorsque, filmant par exemple une conversation entre deux personnages, vous vous déplacez d’un angle de plus de 180 ° d’un plan à l’autre, car vous changez alors la position relative des personnages dans le champ de prise de vues, celui qui se trouvait à gauche se retrouvant à droite et inversement. Le spectateur en éprouvera une certaine gêne.
Il en ira encore de même lorsque vous pratiquerez une ellipse, c’est-à-dire que vous ne voudrez montrer aux spectateurs que le début et la fin d’une action. C’est une technique fréquemment utilisée, car la notion de temps cinématographique s’écarte assez sensiblement de la notion de temps réel. Seuls sont montés les éléments essentiels à la compréhension du sujet, à charge pour le spectateur de rétablir la continuité.
Vous devez veiller aussi à soigner les raccords de direction. Cela consiste à montrer un sujet en mouvement (course automobile, descente à ski etc.) dans un même sens de déplacement. Sorti à droite, par exemple, dans un plan, le skieur devra obligatoirement rentrer à gauche dans le plan suivant, sous peine de confusion pour le spectateur.
D’une façon générale, un sujet doit rentrer dans le champ de prise de vues par le coté opposé à celui où on l’a vu sortir. Cela doit évidemment être prévu au moment du tournage, aucun artifice de montage ne pouvant permettre d’y remédier.
Qu’appelle-t-on plan de coupe dans le jargon cinématographique et quelle en est l’utilité ?
En dépit du soin apporté à rechercher un enchaînement harmonieux des plans, il arrive que le passage d’un plan à un autre, pose quelques problèmes, notamment pour assurer la continuité du récit cinématographique. D’où l’utilité du plan de coupe qui, inséré entre deux plans d’une même action, filmés à des moments différents, permet de rétablir la continuité de cette action.
Un plan de coupe peut être constitué par un détail emprunté à l’action, un gros plan, une image incidente, etc. Par exemple, dans une descente à ski, on insérera entre les passages successifs des skieurs, des plans de coupe montrant la foule, un spectateur ou des skis en gros plan, un détail du panneau d’affichage des arrivées etc. Le cinéaste avisé multiplie les prises de vues de plans accessoires, afin d’avoir toujours sous la main, au moment du montage, ces éléments de rupture indispensables que sont les plans de coupe.
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