La création cinématographique ne suppose pas simplement une parfaite connaissance des aspects techniques de la prise de vues mais elle implique, comme toute création artistique, le respect d’un certain nombre de principes ou de valeurs, à défaut de règles strictes, dans un domaine où la sensibilité du cinéaste, son intuition, ses goûts, jouent un rôle déterminant. Parmi les 10 conseils pour des images de qualité, la composition de l’image tiens une place prépondérante.
Composer une image, c’est essentiellement :
Rappelons tout d’abord qu’une image, pour être perçue sans ambiguïté, ne doit comporter qu’un centre d’intérêt, autour duquel s’articulent, bien sûr, les éléments secondaires nécessaires à la compréhension du sujet ou constituant, tout simplement, le décor de l’action.
Il ne faut pas davantage perdre de vue que vous faites du cinéma et non de la photo : ce qui complique assez sérieusement les choses, puisqu’il faut non seulement composer convenablement l’image ou la série d’images (plans) servant de point de départ à l’action, mais veiller, simultanément, à ce que les mouvements de caméra ou l’évolution de l’action dans le cadre de l’image, ne viennent en perturber l’ordonnancement.
C’est, bien entendu, à travers le viseur de la caméra dont le cadre délimite le champ de vision, que s’étudie la composition de l’image.
La notion de sujet principal ne doit pas être confondue avec celle de point central. Les règles classiques de la composition, adoptées d’instinct par les plus grands peintres depuis des siècles et appliquées depuis par les plus grands photographes et cinéastes, reposent en particulier sur la fameuse règle des tiers. Mieux qu’une formule abstraite, les photos ci-contre, illustrent clairement cette règle.
Vous vous apercevez ainsi que le sujet principal ne se situe pas au centre de l’image. Il en est de même pour la ligne d’horizon qui ne doit pratiquement jamais diviser l’image en deux parties égales, sauf volonté délibérée du cinéaste de traduise une impression de pesanteur et de monotonie ! La place de la ligne d’horizon est avant tout fonction de l’importance que le ciel doit occuper dans la composition de l’image. Si ce dernier est intéressant par les nuages ou doit exprimer la sensation d’évasion ou de liberté, il peut occuper les 2/3 ou les 3/4 de l’image.
Par contre, s’il est vide ou blanc, il suffit de lui réserver le 1 /3 ou le 1 /4 de l’image, voire dans certains cas, l’éliminer complètement ! Toutes ces recommandations relatives à la place du sujet principal et à la position de la ligne d’horizon sont surtout valables pour les plans de situation dont il ne faut cependant pas abuser en Super 8, compte tenu de la perte de netteté qui affecte les lointains.
Une image cinématographique est la reproduction, sur une surface plane, d’un sujet en volume. Si l’on veut créer l’illusion de troisième dimension ou de relief à laquelle nous sommes habitués, il faut avoir recours à certains artifices, parmi lesquels le mouvement et la couleur jouent un rôle privilégié. Pensez aussi qu’une bonne différenciation des plans de l’image, sous le double aspect des valeurs et de la perspective données par la distance, peut contribuer très positivement à donner l’illusion du relief, sans parler de l’éclairage dont nous examinerons ultérieurement le rôle essentiel sous cet aspect.
Bien que l’avant-plan n’ait pas en cinéma tout à fait la même importance qu’en photographie (sauf pour des compositions statiques). ne serait ce qu’en raison des déplacements de la caméra et du sujet, il peut, dans de nombreux cas, servir de cadre à la composition. Vous aurez intérêt à le choisir de forme relativement simple et structurée, de tacon à contraster avec les autres plans. Ainsi conçu, l’avant-plan facilite l’exploration de l’image et conduit en quelque sorte le regard sur le centre d’intérêt de la composition.
L’arrière-plan sert de fond à la composition. Faute de pouvoir le traiter en flou – ce qui n’est pas toujours aisé en cinéma – il doit rester suffisamment sobre et dépouillé, pour ne pas retenir l’attention au détriment du sujet principal.
N’hésitez donc pas, le cas échéant, à modifier votre angle de prise de vues pour en réduire l’importance.
La prédominance de certaines lignes (horizontales, verticales et obliques), tout autant que la répartition des masses (claires ou sombres) ou le contraste plus ou moins accusé des valeurs peuvent aussi jouer un certain rôle dans la composition.
La répartition des masses, claires ou sombres, doit aussi être prise en considération. Sachez, en particulier, que les taches blanches et les valeurs claires attirent toujours le regard. Leur position et la place qu’elles occupent peuvent, si elles se situent en dehors du centre d’intérêt de l’image, détourner l’attention du spectateur à leur profit. C’est très souvent le cas du ciel, filmé à contre-jour ou par temps nuageux clair. N’hésitez pas alors, s’il risque d’être gênant, de le réduire considérablement, voire de le supprimer.
L’application des règles analysées dans ce chapitre permet de composer des images bien structurées, expressives, parfaitement lisibles et esthétiquement valables; elles ne peuvent malheureusement pas s’appliquer à tous les genres de films et sont à interpréter largement en fonction de votre propre tempérament et de la tendance actuelle au cinéma« caméra au poing». Il faut en effet demeurer conscient qu’il n’existe, en matière d’art, aucune règle absolue. De nombreux chefs-d’œuvre peuvent en témoigner ! La réussite est avant tout fonction du talent, de la personnalité et de l’expérience de l’auteur !
Le choix de l’optique de votre caméra est point important dans la composition de l’image. La place occupée par l’arrière plan varie en fonction de la longueur focale utilisée, et vous pouvez ainsi jouer avec cela pour modifier la composition de l’image.
On peut facilement faire le parallèle entre la construction d’un film et l’écriture d’un livre. Les différentes techniques de prise de vues rassemblent les éléments utilisé pour la narration de l’histoire.
C’est George Méliès qui découvrira par hasard le premier trucage cinématographique grâce à un bourrage de sa caméra. Après la remise en place du film, il découvre par hasard au moment du visionnage un omnibus qui se transforme en corbillard.
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