Présenté en 1965 par Kodak, le film super 8 succède au format 8 mm apparut en 1932. Le super 8 est une pellicule argentique de 8 mm de large qui se présente en cassette. En simplifiant le fonctionnement des caméras, Kodak étend le champs du cinéma amateur, qui devient du cinéma familial. La numérisation et la restauration numérique de super 8 représente 60 % de notre activité de transfert de supports argentiques. Cela démontre à quel point ce format était populaire par rapport au format 8 mm qui ne représente que 30 % de notre activité de transfert de films.
Le chargeur se place directement dans la caméra. Les bobines émettrice et réceptrice sont sur le même axe, permettant ainsi de gagner de la place.
Le chargeur présente une ouverture avec un presseur rudimentaire placé derrière. Cette ouverture se place contre la fenêtre de prise de vue de la caméra. Le moteur fait tourner l’unique axe du chargeur afin de débiter et ré enrouler le film. En parallèle, un système de griffe fait avancer les images une par une devant la fenêtre d’exposition.
C’est le fait d’avoir diminuer la dimension des perforations qui a permis a Kodak d’agrandir l’image par rapport au 8 mm. Les images ont une dimension de 5,69 x 4,22 mm. Ces dimensions sont définies par la taille minimum de la fenêtre d’exposition. Elle peut cependant être plus grande en fonction des caméras. Lors d’une numérisation super 8, nous constatons souvent que toute la largeur du film a été exposée.
La présentation en chargeur permet de simplifier la mise en place. Le fait que l’on puisse charger en pleine lumière est un progrès par rapport au format 8 mm. Ainsi, les manipulations sont simplifiées.
En effet, le 8 mm nécessitait que l’on charge la pellicule vierge dans la pénombre afin d’éviter de l’exposer à la lumière. De plus, de nombreuses manipulations du film étaient nécessaires. Cela a été un grand frein à l’essor commercial du cinéma 8 mm. Le super 8 fut un énorme progrès dans ce sens.
Pour une bonne utilisation de voter caméra super 8, n’hésitez pas à consulter notre page de conseils pour de bonnes prises vues. Connaitre son matériel est une chose, l’utiliser à bon escient en est une autre. Les appareils de prises de vues moderne nous ont fait oublier de nombreuses règles de bases et nous font produire des contenues médiocres, même si techniquement ils sont impeccables.
Les émulsions argentiques existent en plusieurs sensibilités, quantifié en ISO, ASA ou DIN en fonction des pays. Ces indications permettent de connaître les temps d’exposition des images. Ce réglage est nécessaire afin de calibrer le dispositif d’exposition automatique,
Sur le format 8 mm, il fallait régler manuellement la sensibilité avec parfois des erreurs ou des oublis. Des encoches sont apparues sur les cassettes permettant aux caméras d’identifier le type d’émulsion qui était chargée.
En fonction du degré de sophistication de la caméra, les réglages se faisaient automatiquement, ou manuellement.
Prendre en compte la température d’éclairage, lumière artificielle ou lumière du jour, est un point important. En cas d’erreur, vous aurez une dominante bleue ou orangée sur vos images. Ces erreurs sont parfois difficiles à corriger lors d’un transfert.
Le super 8 « lumière du jour » (daylgiht) est prévu pour filmer en extérieur avec un éclairage naturel à 5500 K. Un filtre bleue Wratten 80 permet de filmer en intérieur avec un éclairage artificiel à 3000/3400 K. Le filtre fait perdre de la sensibilité au film, on passe de 100 ISO à 25 ISO avec le filtre Wratten.
Attention ! N’oubliez pas de désactiver le filtre si vous filmez à l’extérieur avec une émulsion lumière du jour. Dans le cas contraire vous aurez une dominante bleue.
Le négatif ne peut pas être projeté directement. Il est prévu pour que l’on « tire » des positifs à partir du négatif. Il s’agit clairement d’un support à vocation professionnelle. Notre scanner dispose d’une fonction spéciale pour le transfert des films négatifs. Aujourd’hui les cassettes de films négatifs sont plus vendues qu’autrefois car de nombreux professionnels et amateurs éclairés tournent en super 8 et réalisent le transfert de films.
Avec un film prévu pour un éclairage Tungstène, vous pourrez toujours filmer à l’extérieur en utilisant un filtre Wratten ambre 85. Les films lumière artificielle sont généralement plus sensible, mais vous perdez en sensibilité si vous utilisez le filtre ambre.
Les films inversibles sont l’équivalents des diapositives en photo argentique. Le film présent dans la cassette pourra être regardé directement avec un projecteur de films au retour du laboratoire. Ce type d’émulsion représentait auparavant 95 % du marché, avec notamment la fameuse pellicule Kodachrome de Kodak qui avait un rendu de couleur exceptionnel.
L’un des principaux défauts des cassettes est qu’elles ne peuvent pas être rembobinées. Ainsi, les fondus enchaînées ou les surimpressions permettant de réaliser des effets spéciaux ne sont pas possibles. Certains fabricants de caméra ont mis en place des dispositifs avec des boucles afin de pouvoir réaliser des effets spéciaux sur quelques secondes.
Nécessaire pour situer l’action en temps et en lieu, le titrage d’un film super 8 peut se réaliser de façon très simple à l’aide de quelques accessoires très faciles à trouver sur le terrain. Dommage que de nombreuses cameramen s’en soit privé car 50 ans plus tard, il est impossible de situer les scènes présentes sur les films.
L’apparition et la popularité du super 8 a donné des ailes aux concurrents de Kodak. Les caméras super 8 ont connu des concurrents, des améliorations ou des adaptations pour des utilisations particulières.
Avant de projeter un super 8, il fallait attendre le retour du développement. Pour cela il faut être en possession d’un projecteur Super 8. Dans l’histoire du super 8, le matériel de projection tient une place importante car il a connu de nombreuses évolutions. Nous mettons ici en lumière les différents éléments qui vous permettront de faire votre choix parmi les appareils disponibles en occasion.
Le film 8mm est le premier format amateur. Apparu avant guerre, son utilisation restera limitée dans un premier temps. C’est durant les années 50 que le film 8mm se popularise et qu’il va commencer à marque l’histoire du cinéma amateur.
Le format Single 8 présenté par Fuji, est le concurrent japonais du Super 8 de Kodak. Il se présente en cassettes plus fine qui comportent deux axes. Un axe est prévu pour la bobine débitrice et l’autre pour la bobine réceptrice. Ces cassettes nécessitent des caméras particulières, mais une fois développé un appareil de projection super 8 est suffisant pour les visionner.
Les caractéristiques des perforations et de dimensions du photogramme sont identique au super 8 de Kodak. Comme le chargeur comporte deux axes le rembobinage du film est possible et les effets spéciaux par la même occasion. C’est là le point du format.
Pourtant le Single 8 ne prendra jamais. Vendu principalement au Japon, le constructeur Japonais ne parviendra pas à endiguer la suprématie de l’américain Kodak. Kodak domine le marché grâce à son Kodachrome coûteux, mais qui procure une image d’une qualité exceptionnelle.
Fuji proposera ses émulsions vendu dans des cartouches super 8 classique. Vous les trouverez peut-être dans votre grenier sous la forme de bobines de couleur vertes.
En 1974, Kodak présente le super 8 sonore (Ektasound). Doté de deux pistes magnétiques longitudinale de part et d’autre du film, le film présenté par Kodak permet la prise de son synchrone à la prise de vue. Le boîtier est légèrement plus volumineux qu’un super 8 muet et ne peut donc pas être chargé dans une caméra muette. En revanche les caméras sonores acceptent les chargeurs muets et sonores
L’enregistrement du son se fait avec 18 images de décalages par une tête d’enregistrement séparée. Les dispositifs des projecteurs sonores tiennent compte du décalage et le son est donc synchronisé avec l’image.
Le super 8 sonore à connu un petit succès d’estime. En ce qui concerne la numérisation, nous constatons une proportion d’environ 15 % de films super 8 sonores. Sans l’apparition de la vidéo amateur à la fin des années 70, le super 8 sonores aurait connu un plus grand succès. C’est bien dommage car la qualité photographique du super 8 est très supérieure à ce que proposait la vidéo à ses débuts et jusqu’à l’apparition de la vidéo numérique.
Si l’histoire a retenu le nom de Polaroid pour ses célèbres appareils photos instantané, c’est parce que Polaroid n’a pas brillé avec son super 8 à développement instantané. Nous avons cependant parfois l’occasion de réaliser une numérisation de Polavision.
Ce format amateur de piètre qualité, permettait la projection quelques minutes après que la cassette super 8 fusse terminé. Composé d’un boîtier contenant le film et la chimie nécessaire au développement instantané, le Polavision est loin d’avoir connu le succès.
Le format spécifique nécessitait toute la panoplie de matériel Polaroid pour la prise de vue et le visionnage avec une qualité médiocre. Un échec commercial retentissant qui n’a pas réussi à s’imposer au moment où la vidéo amateur apparaissait sur le marché.
Les années 60 et 70 furent indéniablement les années cinéma super 8. Grâce à l’apparition du zoom, de l’exposition automatique et du moteur électrique sur les caméras, le cinéma super 8 a réussi à s’imposer dans les familles, pour fixer les plus beaux souvenirs d’une belle époque qui s’éloigne, malheureusement, de plus en plus.
Plutôt résistant, le super 8 n’est pas non plus éternel. Pensez à faire réaliser un transfert de vos super 8 pour continuer à en profiter et transmettre le patrimoine familial en images.
Copyright © 2024 RETRO-DIGITAL