Vous aurez sans doute à faire preuve de courage et de décision, car ce n’est généralement pas sans regret qu’on se résout à éliminer de bonnes images, lorsque celles-ci ne correspondent pas aux règles de montage d’un film ou doivent être sérieusement accourcies pour donner du rythme à votre création.
Cette opération de dépouillement doit se faire avec vigueur. Elle s’avèrera d’autant plus indispensable que vous aurez moins bien préparé vos prises de vues. C’est le cas quasi-général des films de vacances et de reportage pour lesquels la longueur définitive des plans, quand ce n’est pas la conception même du film, se précise au moment du montage.
Dans le cas idéal où le film a été tourné d’après un découpage précis, il suffit de couper les plans et de les placer dans l’ordre, dans la boîte de montage.
De quels accessoires, en dehors bien entendu d’une visionneuse, ai-je besoin pour mener à bien le montage d’un film ?
Les accessoires indispensables au montage d’un film se rapportent essentiellement au classement et à l’assemblage des divers plans qui le composent.
Le premier stade du montage consiste, après «nettoyage», à sélectionner les plans retenus et à les regrouper par séquences. L’emploi à cette fin de petites pinces à linge, reliées par un fil tendu à travers le local de montage et convenablement numérotées, permet de regrouper les plans appartenant à une même séquence jusqu’au moment du montage définitif. Toutes précautions devront être prises à ce stade pour éviter que la pellicule soit en contact avec la poussière du plancher ou de la moquette.
Certains cinéastes utilisent pour cette opérations une boîte à casiers numérotés dans laquelle sont déposés les plans, sous forme de petits rouleaux.
D’autres enfin, adoptent le système du bac à film, consistant en un cadre de bois planté de petits picots et surmontant un bac dans lequel pendent les plans sélectionnés. C’est à peu de choses près le système adopté par les professionnels. Il permet un accès rapide aux divers plans ainsi qu’une confrontation immédiate des plans entre eux en vue du choix définitif.
Je me trouve quelque peu désemparé devant le nombre et la variété des colleuses disponibles sur le marché. Quels sont, à votre avis, les critères de choix à prendre en considération ?
Nous allons essayer, pour simplifier les choses, de classer les colleuses en deux grandes catégories, selon qu’elles utilisent la bande adhésive ou la colle.
Les colleuses pour ciné-colle. La bande adhésive, appliquée des deux côtés du film, provoque une légère surépaisseur dont le passage dans le couloir de certains projecteurs n’est pas toujours sans inconvénient. Aussi de nombreux cinéastes préfèrent-ils recourir à la colle pour le montage définitif de leurs films.Cette technique de collage consiste à couper le film entre deux images, à gratter chacune des deux extrémités du film afin de supprimer toute surépaisseur (collure en biseau), à déposer une mince couche de colle sur la partie-grattée, puis à presser les deux portions de film à assembler, au moyen de la colleuse. Après séchage, il ne vous reste plus qu’à essuyer l’excédent de colle qui aurait pu couler.
Si le film doit recevoir une piste magnétique, la collure doit être inversée afin d’éviter que, heurtant la tête magnétique du projecteur, elle produise une distorsion sonore. Il existe d’ailleurs, à l’heure actuelle, des colleuses prévues à cet effet. A défaut, il suffit de retourner votre colleuse.
Le choix de la colleuse est très important. Il en existe diverses sortes correspondant aux divers supports de films utilisés. Vous aurez donc intérêt à vous renseigner auprès du fabricant ou bien à procéder à des essais sur des chutes de film. Enfin, n’oubliez pas qu’une colle« éventée » perd progressivement toute efficacité et qu’une très grande propreté est de rigueur !
Existe-t-il un moyen de réparer un film dont les perforations sont abimées ?
Avant l’apparition des bandes adhésives, ce genre d’accidents était irrémédiable. Actuellement, il suffit de recouvrir la longueur de film accidentée d’une bande adhésive perforée, type« quick splice », en prenant soin de l’ajuster correctement, en se repérant sur les perforations restées intactes. Il est même envisageable, pour éviter de recouvrir les images, de découper ultérieurement au rasoir, la partie de la bande adhésive inutile.
Il m’arrive assez souvent d’avoir à recommencer des collures qui, bien qu’apparemment correctes, ne supportent pas le passage dans mon projecteur. Quelle peut en être la cause ?
L’exécution d’une collure de bonne qualité relève d’une technique assez simple, pour ne pas dire banale et il arrive pourtant assez fréquemment que le cinéaste amateur éprouve des déboires analogues aux vôtres. En réalité, un certain nombre de facteurs entrent en jeu. Voici brièvement résumée la méthode à suivre.
Existe-t-il une astuce permettant de reprendre rapidement la projection, en cas de rupture d’une collure ?
Cela dépend avant tout de l’endroit où se produit la rupture du film. Si celle-ci intervient après passage dans le couloir du projecteur, il suffit d’engager l’extrémité libre du film sous la première spire enroulée sur la bobine réceptrice puis d’accompagner cette dernière à la main pendant quelques secondes pour s’assurer du bon enroulement du film. N’oubliez cependant pas, dans ce cas, de refaire la collure après la projection !
Si la rupture du film se produit entre le couloir et la bobine débitrice, vous serez obligé de refaire immédiatement la collure. L’emploi d’un morceau de « quick splice perforé » vous permettra une réparation rapide.
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