Aussi me paraît-il indispensable d’examiner préalablement les principaux éléments constitutifs d’un projecteur de cinéma, en rappelant qu’un projecteur fonctionne sur un principe à peu près identique au choix d’une caméra. D’ailleurs, les premiers appareils fabriqués par les Frères Lumière servaient à la fois de caméra et de projecteur.
Un projecteur se compose de 3 éléments principaux :
Quelles qualités fondamentales un projecteur doit-il présenter pour assurer tout à la fois une bonne restitution des images et une parfaites conservation des films ?
Un bon projecteur doit, pour assurer de façon pleinement satisfaisante les diverses fonctions qui lui sont dévolues, présenter les caractéristiques suivantes :
Mentionnons enfin les lampes avec réflecteur dichroïque, de conception américaine. Leur particularité réside dans les caractéristiques de leur réflecteur incorporé, réfléchissant vers l’avant tout la lumière émise par le filament et dissipant vers l’arrière toute la chaleur émise. De ce fait, le film ne subit pratiquement aucun échauffement.
Aussi les normes initialement prévues par les fabricants de films se trouvent-elles de plus en plus transgressées : la traditionnelle lampe à incandescence cédant peu à peu la place à des lampes plus «froides» sans que l’équilibre chromatique des films ait été modifié par les fabricants de surfaces sensibles.
Cette évolution vers des températures de couleur beaucoup plus élevées a bien entendu, pour conséquence, un «refroidissement» général des teintes, qui serait particulièrement fâcheux si l’œil ne possédait cette merveilleuse faculté d’adaptation que nous lui connaissons.
Quelle est l’origine des zones colorées qui apparaissent sur l’écran, en l’absence de film dans le projecteur, au moment où je fais mes réglages ?
Ces zones colorées dégradées sont l’indice d’une lampe mal réglée, c’est-à-dire mal positionnée. La plupart des projecteurs comportent, à cet effet, des vis de réglage permettant, en agissant sur le centrage de la lampe, de faire disparaitre progressivement ce phénomène et, par voie de conséquence, d’assurer une répartition uniforme de la lumière sur toute la surface de l’écran.
Je possède un projecteur Super 8 à chargement automatique dont le fonctionnement n’est pas toujours sans reproche. Ce système est-il actuellement parfaitement au point ?
Pour que le système fonctionne parfaitement, il faut que l’extrémité du film servant à l’amorçage du chargement, soit coupée franchement, à bord net. En cas de doute sur la qualité de la coupure, vous avez intérêt à utiliser la lame coupante fixée sur le projecteur pour sectionner le début de l’amorce.
Le système de chargement automatique ne peut fonctionner que si le projecteur est équipé de la bobine réceptrice de modèle spécial prévue par le fabricant. Il peut arriver, malgré cela, notamment à la suite d’une cassure, que le film reste prisonnier du carter du projecteur. Il ne vous reste plus alors qu’à démontrer ce dernier pour «libérer» le film.
Les incidents sont, fort heureusement, assez rares sur les projecteurs modernes.
Les projecteurs à cassette présentent-ils de réels avantages par rapport aux projecteurs classiques ?
La particularité du projecteur à cassette réside dans le fait que le film, au lieu de se présenter en bobine, se trouve emprisonné dans un carter en matière plastique, permettant d’éliminer les manipulations du film et de mieux assurer sa protection. Les avantages qui en découlent trouvent principalement leur champ d’applications dans les présentations audio-visuelles sur les stands, dans les vitrines etc. où l’absence de manipulations et l’automatisme des principales opérations, constituent des avantages appréciables.
Les amateurs peuvent aussi, bien entendu, utiliser des projecteurs à cassette, puisqu’il suffit de placer la bobine de film livrée par le laboratoire de traitement ( 15 m de film) dans la cassette.
Il existe des cassettes de diverses capacités ( 15, 30, 60 et 120 mètres) mais de standards différents. Cette incompatibilité entre les divers systèmes (Kodak, Bell & Howell, Bolex) constitue malheureusement un frein au développement de ce système. Ajoutons, malgré tout, qu’il existe des projecteurs mixtes, fonctionnant indifféremment avec une cassette ou avec une bobine standard de 60 ou 120 mètres.
Quelle est à votre avis l’origine du phénomène « d’aspiration » qui affecte régulièrement les images marquant le début de chaque scène de mes films ?
Il s’agit d’un phénomène connu sous le nom de « pompage » qui se caractérise, en effet, par une impression d’aspiration en arrière des premières images d’un plan : celles-ci reprenant ensuite rapidement leur position normale. Ce phénomène résulte d’une pression insuffisante du volet-presseur sur le couloir de prise de vues de votre caméra.
J’ai reçu récemment du laboratoire de traitement une bobine complète de film dont les images ressemblaient à un effet continu de «balayage» vertical. De quoi s’agit-il ?
Cet accident, appelé « filage », peut se produire soit à la prise de vues, ce qui semble votre cas, soit à la projection.
Dans le premier cas, le phénomène est dû à un défaut du chargeur et il n’existe aucun remède pour « récupérer» votre film.
Dans le second cas, le phénomène résulte d’un mauvais chargement du projecteur provoquant la résorption partielle de la boucle chargée d’assurer la stabilité des images. Le remède est alors facile puisqu’il suffit de reformer correctement la boucle.
Les films Super 8 peuvent-ils être projetés sur un projecteur 8 mm classique ?
Non. Bien que le format soit exactement le même, le pas et la forme des perforations ont été modifiés en vue d’accroitre la surface utile de l’image.
Afin d’éviter toute erreur, le diamètre des axes supportant les bobines débitrice et réceptrice des projecteurs Super 8 a été augmenté.
Signalons qu’il existe de très nombreux projecteurs mixtes assurant la projection du film double-huit et du film Super 8, solution pratique pour l’amateur possédant déjà de nombreuses bobines de film 8 mm classiques.
Quelles sont les principales causes de détérioration des films et quelles précautions convient-il de prendre pour les éviter ?
Les principales causes d’accident susceptibles de compromettre plus ou moins gravement la longévité d’un film sont les suivantes :
La notice de mon projecteur ne fait aucune allusion à son entretien. N’y a-t-il pas cependant quelques opérations périodiques à effectuer ?
Les projecteurs modernes ne comportent en général ni points de lubrification ni points de graissage ; leur entretien ne pose donc aucun problème particulier, si ce n’est un dépoussiérage périodique de l’ensemble, le nettoyage du couloir de projection ainsi que celui de l’objectif.
Existe-t-il un moyen permettant de faire disparaitre les rayures qui affectent un film ? Comment aussi peut-on les éviter ?
Il existe divers types de rayures. Les unes affectent la face support du film et peuvent en général, si elles ne sont pas trop profondes, être éliminées par dépolissage du support (dorsale du film) dans un laboratoire spécialisé. Les autres affectent la face émulsion du film et ne peuvent être éliminées qu’au moyen de techniques complexes et onéreuses.
Les rayures qui affectent un film peuvent provenir, soit d’un défaut ou d’un corps étranger situé dans la caméra, soit plus fréquemment, du passage du film dans un projecteur ou dans une visionneuse en mauvais état.
La plupart des rayures peuvent être évitées si l’on procède à un entretien régulier du matériel de projection : nettoyage fréquent des couloirs (caméra, projecteur, et visionneuse) à l’aide d’un cure-dents pour enlever les dépôts accumulés par les passages successifs du film.
D’autres précautions doivent également être prises :
Quelles sont les conditions à réunir pour assurer, sur le plan technique, une bonne séance de projection ?
Le parfait déroulement d’une séance de projection implique un certain nombre de préparatifs et une vérification minutieuse du matériel et des films.
Veillez tout particulièrement à la disposition relative du projecteur par rapport à l’écran afin que le faisceau lumineux soit perpendiculaire à sa surface, sous peine de déformation des images. La lampe de projection doit être choisie en fonction de la tension du réseau d’alimentation et comporter une petite marge de sécurité pour « encaisser » les inévitables variations de courant.
Je vous conseille tout particulièrement l’emploi d’un petit survolteur-dévolteur incorporé ou non dans la table de projection, afin de compenser en cas de besoin les variations du courant.
Le dégagement de chaleur étant proportionnel à la puissance de la lampe utilisée, cette dernière devra être choisie en fonction des dimensions de l’écran à couvrir sans jamais dépasser la puissance maximale indiquée par le fabricant du projecteur, sous peine de courir le risque d’abimer à la fois l’appareil et le film.
La stabilité du projecteur doit être assurée au mieux et l’obscurité de la pièce demeurer aussi complète que possible.
La qualité d’une projection cinématographique est fonction, elle aussi, en dehors des considérations précédemment exposées, d’un certain nombre de facteurs :
Quelle est la distance idéale à laquelle doivent se trouver les spectateurs par rapport à l’écran pour apprécier une projection dans les meilleures conditions ?
Les nombreuses études faites dans ce domaine tendent à prouver que les spectateurs doivent se répartir en profondeur dans un intervalle de distances compris entre 1,5 et 6 fois la largeur de l’écran, la position optimale paraissant se situer entre 2 et 3 fois cette largeur.
Je suis particulièrement embarrassé pour le choix d’un écran de projection ayant recueilli à ce sujet des avis contradictoires. Quel type d’écran me conseillez-vous ?
Il n’est pas du tout surprenant que vous ayez reçu des avis différents sur le choix d’un écran, car il arrive bien souvent, que les éléments à prendre en considération paraissent contradictoires. Or le choix d’un écran est une affaire très sérieuse ; N’oubliez pas, en effet que la netteté des images tout autant que le contraste et la brillance des couleurs, dépendent pour une large part des qualités spécifiques de cette « surface réfléchissante », de ses dimensions, de sa nature, de sa texture, de son âge et de son emplacement par rapport aux spectateurs.
La difficulté du choix d’un écran réside dans la diversité de ses conditions d’utilisation. Il n’existe en effet aucun « écran universel », mais des types d’écrans s’adaptant plus particulièrement à certaines conditions de projection.
Il existe de nombreuses sortes d’écrans de projection qui se différencient les unes des autres par la nature de leur surface : mate, métallisée, perlée, lenticulaire, transsonore ou transparente.
Les écrans mats se caractérisent par un rendement lumineux moyen qui peut être compensé par l’emploi d’une lampe de projection plus puissante et par une égale répartition de lumière dans toutes les directions. La finesse de leur surface n’altère aucunement la netteté des images projetées, même à courte distance. Ils s’accommodent, par conséquent, des pièces les plus diverses et pourraient, bien des égards, être considérés comme l’un des meilleurs compromis.
Les écrans perlés possèdent indéniablement un rendement lumineux très élevé (près de quatre fois plus grand que les écrans mats) mais d’une répartition malheureusement inégale, c’est-à-dire atteignant son maximum au voisinage immédiat de l’axe de projection mais baissant rapidement sur les côtés. Leur effet « directionnel » les destine plus particulièrement aux pièces longues et étroites. Leur brillance ne demeure supérieure aux autres types d’écrans que sous un angle relativement étroit. Sous un angle de 20 à 30° par rapport à l’axe de projection, leur brillance est approximativement égale à celle d’un écran mat ; au-delà, elle est inférieure. Composés de microscopiques perles de verre incolores collées sur une toile imprégnée d’un enduit adhésif, les écrans perlés présentent une certaine « granularité apparente» qui, pour des spectateurs situés assez près de l’écran, nuit quelque peu à la netteté des images.
Ils présentent, en outre, une certaine fragilité. Leur emploi est conseillé lorsqu’il s’agit d’obtenir le maximum de lumière, pour un nombre très restreint de spectateurs privilégiés, cas d’ailleurs courant dans la projection familiale.
Les écrans métallisés sont essentiellement utilisés à l’heure actuelle pour la projection en relief qui nécessite l’emploi d’une surface ne dépolarisant pas la lumière. Ils trouvent également leur place dans certaines salles de cinéma professionnelles où l’élargissement des écrans imposé par le Cinémascope leur a apporté une vogue nouvelle. Ils assurent une bonne définition des détails à courte distance mais présentent, malgré tout, un léger effet directionnel.
Les écrans lenticulaires, de création récente, présentent un fin réseau de cannelures verticales, alternativement concaves et convexes, réfléchissant la lumière sous un angle beaucoup plus grand que les écrans perlés et métallisés. Bien que la brillance de l’image dans l’axe soit inférieure à celle donnée par ces derniers, ils assurent à notre avis le meilleur compromis entre les qualités qu’on peut exiger d’un écran de projection. Ils donnent des images nettes, vigoureuses et contrastées, d’excellente qualité.
Les écrans « plein jour » sont, comme leur nom l’indique, tout spécialement destinés à la projection en lumière ambiante, même très claire (salle de classe, stands d’exposition, vitrines, etc.).
Les écrans transparents ne sont guère utilisés par les amateurs. Ils trouvent surtout leur application dans les projections publicitaires (vitrines, expositions, etc.), chaque fois qu’on désire incorporer le système de projection, soit dans un meuble fonctionnel soit dans l’ossature même d’un stand. La projection par transparence donne, pour une puissance égale de la lampe, une image à la fois plus brillante et plus contrastée, ce qui présente un énorme avantage pour la projection en lumière ambiante. Ils présentent, pour la plupart, un certain effet directionnel, inférieur à celui des écrans perlés et peu gênant dans les conditions normales d’utilisation.
Disposant d’une pièce de longueur déterminée et d’un écran de projection comment puis-je calculer la distance focale de l’objectif à utiliser sur mon projecteur pour couvrir complètement la surface de mon écran ?
L’application de la formule f = L × p’ / L’ vous en donne la solution sachant que :
f = focale de l’objectif
L’= largeur de la projection
L = largeur homologue de l’image sur le film
p’= distance de projection.
On adopte généralement, pour la largeur homologue de l’image sur le film (L), les nombres suivant :
Cinéma 8mm : L = 4,4 mm
Cinéma Super 8 : L = 5,4 mm
Ainsi pour couvrir un écran de 1,50 m de base à une distance de 5 mètres, faut-il utiliser, pour la projection d’un film : Super-8, un objectif de focale :
f = 5,4 × 5000 / 1500 = 18 mm
Si vous ne possédez pas un objectif ayant exactement cette focale, vous choisirez celui qui s’en approche le plus, quitte à modifier légèrement la distance de projection.
Notez que cette même formule peut vous permettre aussi de calculer la distance de projection connaissant la focale de l’objectif et la largeur de l’écran :
p’ = L’f / L
ou encore la largeur de l’écran connaissant la distance de projection et la focale de l’objectif.
L’= p’L / f
Sachez enfin que les dimensions de l’écran, approximativement proportionnelles à la distance de projection, se trouveront doublées, triplées, etc., quand cette distance sera elle-même doublée, triplée, etc. Quant à la surface de l’écran, elle variera avec le carré de la distance de projection.
Super 8 | 8mm | |||||
Largeur d’image sur l’écran | Focale de l’objectif | Focale de l’objectif | ||||
18 mm | 22 mm | 28 mm | 18 mm | 20 mm | 25 mm | |
en m | m | m | m | m | m | m |
0.75 | 2.55 | 3.20 | 4.15 | 3.20 | 3.50 | 4.40 |
1.00 | 3.45 | 4.2 | 5.45 | 4.20 | 4.60 | 5.80 |
1.25 | 4.30 | 5.30 | 6.90 | 5.20 | 5.80 | 7.30 |
1.50 | 5.10 | 6.30 | 7.90 | 6.20 | 6.90 | 8.80 |
1.75 | 5.90 | 7.20 | 9.20 | 7.20 | 8.00 | 10.00 |
2.00 | 6.70 | 8.20 | 10.50 | 8.20 | 9.20 | 11.50 |
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