La lumière naturelle, plus communément appelée « Lumière du jour », constitue pour le cinéaste amateur la source d’éclairage la plus habituelle. Nous analyserons à travers vos questions, les conséquences pratiques de ses variations chromatiques.
Nous venons de voir qu’il existait divers types d’éclairage, se différenciant les uns des autres par le relief plus ou moins important qu’ils apportent au sujet. Ce relief provient, pour l’essentiel, du contraste d’éclairement ou contraste d’éclairage résultant de l’opposition des ombres et des lumières.
Le contraste d’éclairement peut être défini comme étant le rapport entre la quantité de lumière la plus forte éclairant une partie du sujet principal et la quantité de lumière la plus faible éclairant une autre partie de ce même sujet. Ainsi, par beau temps clair et ciel dégagé, le contraste d’éclairement, pour un sujet situé en plein air, est de 6/1, ce qui signifie que le soleil, qui peut être assimilé à la lampe principale en studio, envoie sur le sujet 6 fois plus de lumière que le ciel, lequel joue un rôle analogue à une lampe d’ambiance. Ce contraste est excessif; c’est la raison pour laquelle il faudra s’efforcer, dans toute la mesure du possible, de réduire l’importance des ombres dans la composition.
J’ai souvent constaté que le rendu des valeurs, dans certains contre-jour, filmés en gros plans ne correspondait pas à l’impression que j’avais ressentie au moment de la prise de vues, notamment au niveau des ombres dont les détails avaient pratiquement disparu. Comment peut-on pallier cet inconvénient ?
Nous avons vu, que le contraste de certains sujets filmés par temps ensoleillé était excessif. Cela signifie, en fait, que les films en couleurs actuels ne peuvent enregistrer convenablement des sujets dont le contraste dépasse une certaine valeur. Cette valeur résulte non seulement du contraste d’éclairement du sujet mais aussi du pouvoir réflecteur de ce dernier. On admet, généralement, que le pouvoir réflecteur d’un sujet moyen, c’est-à-dire comportant en proportions à peu près égales des parties claires, moyennes et foncées, est de 12 à 18 %.
Il n’en demeure pas moins que les parties les plus claires de ce sujet (carnations, murs blancs, sable, neige), réfléchissent une quantité de lumière beaucoup plus importante, cependant que les parties les plus foncées (masses de verdure, vêtements sombres, etc.). en réfléchissent beaucoup moins. Ainsi le contraste d’un sujet, qui est le produit des pouvoirs réflecteurs extrêmes par le contraste d’éclairement, ne peut-il être modifié qu’en agissant sur la seule donnée variable, à savoir son contraste d’éclairement.
Il faut cependant reconnaître que l’absence de détails dans les ombres de certains contrejour, sur les sujets filmés en plan général, n’est guère gênante.
Plusieurs solutions peuvent être envisagées, selon le type de sujet considéré :
En appliquant ces conseils, vous obtiendrez des images douces et détaillées, dans un intervalle de brillances très étendu.
Que faut-il entendre par « raccord de lumière » et quelle en est l’application pratique pour le cinéaste amateur ?
Cette expression déjà utilisée à l’époque du noir et blanc, pour souligner l’importance, dans l’enchaînement des plans, de conditions d’éclairage identiques, sous peine d’invraisemblance, a pris une importance beaucoup plus grande avec l’arrivée de la couleur. En effet, la continuité photographique d’un film implique que les plans successifs, qui en composent les séquences principales, s’enchaînent harmonieusement, non seulement au point de vue mouvement (raccord de mouvement) mais aussi au point de vue couleur et éclairage (raccord de lumière).
Vous devez donc éviter d’enchaîner un plan pris par temps ensoleillé avec un plan du même sujet pris par temps gris ou encore d’enchaîner un plan tourné sous la lumière «froide» de la mi-journée avec un plan tourné dans l’atmosphère «chaude» d’une fin d’après-midi d’été.
Cette recherche d’unité pose évidemment quelques problèmes, ne serait-ce que celui d’attendre, pour continuer une prise de vue, que les conditions d’éclairage initiales se retrouvent, quitte à revenir ultérieurement sur les lieux !
Vos efforts dans ce domaine seront largement récompensés par l’impression d’unité, de continuité et d’harmonie chromatique qui se dégagera de vos films.
A quels problèmes particuliers peut-on se trouver confronté lorsqu’on tourne un film dans une pièce recevant les rayons directs du soleil par une fenêtre ?
Il convient d’abord d’éliminer le cas où le sujet est totalement éclairé, à l’intérieur de la pièce, par le soleil. Hypothèse dans laquelle on se trouve pratiquement ramené au cas de la prise de vues en extérieur, à la différence près que privé de la lumière diffusée par le ciel, le contraste du sujet sera plus élevé. Ce dernier pourra avantageusement être réduit par l’emploi d’un panneau réflecteur, ou d’un éclairage artificiel d’appoint.
Deux autres cas peuvent être envisagés :
Quel est le rôle du bouton de contre-jour qui équipe certaines caméras automatiques ?
Certains contre-jour sont caractérisés par un intervalle de brillances très étendu. Lorsque la cellule de votre caméra est confrontée avec ce type d’éclairage, elle se trouve essentiellement influencée par les jeux de lumière, au détriment des zones du sujet situées à l’ombre : d’où sous-exposition des parties les plus sombres. C’est la raison pour laquelle certaines caméras possèdent un système manuel permettant de corriger l’indication de la cellule incorporée à la caméra. Cette correction, de l’ordre d’un diaphragme environ, apporte une amélioration sensible dans le rendu des ombres.
Comment peut-on procéder pour faire apparaitre, dans la même image, un sujet à l’intérieur et un sujet à l’extérieur ?
Vous faites sans doute allusion, par exemple, au cas d’un personnage situé à l’intérieur d’une pièce et regardant une scène se déroulant à l’extérieur. Précisons d’emblée que la solution qui consisterait à déterminer une valeur d’exposition moyenne entre l’intérieur et l’extérieur est à rejeter complètement, le contraste d’éclairement d’un tel sujet dépassant très fortement les possibilités des films en couleur actuels.
On peut envisager deux façons de traiter une telle situation. La plus simple consiste à traiter le personnage situé à l’intérieur en silhouette, c’est-à-dire à déterminer l’exposition du film pour la scène extérieure. Une variante de cette solution consiste à disposer une lampe survoltée de couleur bleue à proximité du personnage pour l’éclairer légèrement, puis à filmer, en ne tenant compte, comme dans l’exemple précédent, que de la lumière extérieure.
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