Premier matériel de post-production vidéo intégrant signal audio/vidéo et générateur de caractères, le JVC JX-SV77 est compatible S-VHS. Mieux, il synchronise les fonctions des magnétoscopes de la marque.
Christian Dartevelle – avril 1990
De plus en plus présents sur le marché de la vidéo grand public, les matériels prévus pour le S-VHS et le Hi-8 ont amené un certain nombre de constructeurs à adapter leurs périphériques à ces nouvelles exigences. Tel est le cas de JVC, le concepteur du S-VHS, avec le tout récent processeur vidéo et titreur JX-SV 77. Principalement destiné à être utilisé au montage, le JVC JX-SV 77 autorise à la fois la création de volets colorés, la correction des couleurs et la génération de caractères destinés au titrage. Le JX-SV 77 est également en mesure de doper les signaux vidéo (luminance et chrominance), et de réaliser des fondus, à l’ouverture («Fade in») et à la fermeture («Fade out»), tant en vidéo qu’en audio. La section audio a été conçue pour traiter les signaux stéréophoniques du S-VHS hi-fi ou Hi-8 stéréo. Elle accepte aussi d’autres sources externes : microphone, lecteur de CD, magnétophone… donc, le mixage. Le JX-SV 77 se présente sous la forme d’un pupitre gris foncé, rehaussé par diverses inscriptions en beige clair et les zones colorées de repérage des deux principales commandes de réglage.
Situées en face avant, deux prises jack sont destinées aux branchements d’un casque et d’un microphone de commentaires. A l’arrière, cinq prises Peri sont attribuées au raccordement de deux sources de signaux audio/vidéo, d’un moniteur de contrôle, et de deux magnétoscopes enregistreurs.
Deux prises d’entrée, et deux des prises de sortie, sont associées à un petit sélecteur assurant le fonctionnement en signaux composites ou en composantes séparées (Y/C). La cinquième et dernière prise Peri, prévue pour le raccordement exclusif d’un enregistreur (magnétoscope ou camescope) délivre uniquement les signaux vidéo (Y/C) Si, donc, on ne dispose que d’un appareil enregistreur, acceptant les seuls signaux vidéo composites, on est obligé de se raccorder à la prise Peri « Rec out/ return », commutable sur les deux modes de fonctionnement. Ou, à défaut, sur la prise Peri « Monitor out », destinée au contrôle des diverses interventions. Elle transmet un certain nombre d’informations d’assistance : numéro de page, grille de composition des titres, taille des caractères, vitesse et sens de défilement de ceux-ci qui n’interviennent pas directement dans la phase de montage.
Deux autres types de prises sont également accessibles à l’arrière de l’appareil : deux cinch, destinées au raccordement d’une source audio, stéréophonique, externe, qui peut être mélangée avec le son d’origine, trois mini-prises, « VCR-1 , VCR-2 et REC », utilisées pour télécommander, au moyen d’une liaison filaire, le démarrage simultané des lecteurs et de l’enregistreur raccordés au JX-SV 77.
Car le JX-SV 77 permet entre autres la synchronisation des montages – fonction « Editing Control » – à condition de faire appel à des appareils prévus à cet effet pour l’enregistrement et la lecture : JVC HR-S 5000, S 5500, D 950, D 830, D 750, D 700, D 620, D 530, D 521 , D 520, D 440. Pour l’enregistrement uniquement : HR-D 430, D 370, D 330, D 230, D 227, D 190, D 180 ou tout autre magnétoscope disposant soit d’une prise contrôle L, soit contrôle S ou Remote. L’une des principales fonctions consite à générer des signaux de couleurs, sous de multiples aspects. En premier lieu, ces signaux peuvent servir à la création de fonds colorés en huit teintes de base utilisées ensemble ou séparément pour créer une mire de contrôle : blanc, jaune, cyari, vert, magenta, rouge, bleu et noir. On peut ainsi choisir de réaliser un fondu à l’ouverture ( « Fade in ») ou à la fermeture ( « Fade out »), ce qui se traduit par une apparition ou une disparition progressive des images dans le fond coloré. A moins que ce dernier ne soit choisi noir ou blanc : les classiques fondus « au noir » ou « au blanc ». Pour corser davantage ces effets, on peut décider d’y adjoindre volets et fenêtres. Régies à partir des touches « Wipe Pattern », quatre formes de volets – horizontaux et verticaux – peuvent être associées en quinze combinaisons distinctes pour masquer et démasquer les images. Avec le rectangle, l’on peut créer un cadre de couleur autour des images, tandis que la cinquième touche du clavier « Wipe Pattern » est réservée à la création d’une fenêtre circulaire. Toutes les dimensions de ces fenêtres sont modifiables au moyen de la commande « Wipe ».
La génération des signaux de couleurs englobe également le dosage et la correction des images transitant par le JX-SV 77. C’est la fonction dite de « balance des blancs », qui, lorsqu’elle est activée, autorise la modification de l’équilibre des composantes de couleurs (RVB) ainsi que de leur intensité.
D’un intérêt majeur, cette fonction correctrice est principalement destinée à opérer un certain nombre de « sauvetages » lors du montage. Lorsque, par exemple, on est en présence de séquences affectées d’une forte dominante de couleur. Un incident qui se produit en cours de prise de vues, à la suite d’un mauvais réglage de la température de couleur, ou lorsque la lumière ne remplissait pas les conditions adéquates.
Loin d’être irrécupérables, de telles séquences peuvent, effectivement, être restituées dans la plupart des cas, avec une « balance » des blancs convenable. Le dosage . des corrections est activé au moyen de la touche « Wide Range» et d’un « Joystick » pivotant sur 360°, pour un équilibre optimal des couleurs. Ce dernier peut être manoeuvré de façon circulaire, pour passer progressivement d’une image à dominante rouge à une image à dominante bleue ou verte à moins que l’on ne préfère le déplacer radicalement, ces diverses positions ayant pour effet d’explorer tous les niveaux de la palette des couleurs disponibles.
On peut également mettre à profit l’action des circuits de correction des couleurs pour créer volontairement une ambiance particulière, dont le sépia, caractéristique des films « rétro ». Semblable «coloration » réclame que l’on élimine, au préalable, les couleurs d’origine à partir de la commande « Color Level ».
Le JX-SV 77 est également en mesure de modifier, de façon sélective, le niveau des signaux de luminance, en suramplifiant leurs fréquences les plus élevées, à partir de la touche « Enhance », et de la commnade linéaire associée. Cette correction se manifeste par un soulignement des contours des images reproduites. Dosable sans excès, et avec précision, cette action se traduit par une amélioration des détails les plus fins, qui, normalement, se trouvent quelque peu estompés lors des opérations de montage ou d’un transfert de cassette vidéo. Cela dispense donc de faire appel à un correcteur vidéo externe.
Entièrement autonome, la section générateur de caractères est pourvue d’une mémoire pouvant stocker 5 « pages » de titres (jusqu’à 41 lignes de 20 caractères). La cinquième page est dotée du mode « Scrolling ». Le défilement vertical des lignes de sous-titrage est à vitesse variable, quatre paliers étant laissés au choix de l’utilisateur.
Au niveau des pages de titres (exception faite de la page 1), le nombre de lignes et de caractères affichables à la surface de l’écran du moniteur, ou du téléviseur de contrôle, est inversement proportionnel à la taille des caractères. En tout, cinq tailles sont disponibles grâce à la touche « Size ». Le défilement est sélectionné par la touche « Scroll » et la vitesse de déroulement des lignes de sous-titrage par la touche « Speed ». Une grille de repérage sert à positionner les caractères des différents titres. Leur espacement peut être réajusté en cours de composition ou d’utilisation grâce à quatre touches de cadrage (« Title Position »).
Seule à ne pas permettre la modification de la taille des caractères affichés, la page 1 offre, en compensation, l’affichage de la date, insérée ou retirée à volonté. Toutefois, l’indication du quantième, du mois et de l’année n’étant pas pilotée par une horloge, celle-ci doit être réactualisée en fonction du calendrier.
A propos de la page cinq (à défilement), indiquons qu’elle comporte deux sections d’affichage. La première, correspond à l’en-tête dans laquelle le titre composé demeure fixe. La seconde, à la taille des caractères, dont la hauteur peut être modifiée.
Quelle que soit la page concernée, il est possible d’apporter un soulignement aux caractères affichés, spécialement sur un fond clair. Il suffit, pour cela, d’appuyer deux fois de suite sur la touche correspondant à la page choisie. Grandement simplifiés par la présence des prises Peri, les divers raccordements nécessitent la mise en oeuvre de cordons d’adaptation lorsque les sources de signaux audio/vidéo sont constituées par des camescopes. Dans ce cas précis, il aurait donc été souhai table que le JX-SV 77 comporte, en parallèle, des prises cinch et « S ». Pour les liaisons vers le magnétoscope enregistreur ou le téléviseur de contrôle, l’emploi de câbles Peri/ Peri s’avère très commode surtout pour assurer le retour de signaux audio/vidéo à partir du magnétoscope enregistreur, placé en mode lecture. Un seul câble suffit alors à assurer la liaison dans les deux sens, avec des signaux vidéo composites.
Comme tous ses homologues, ce processeur vidéo n’est prévu que pour le traitement de signaux vidéo couleur au standard Pal. Il est toutefois possible d’envisager son raccordement à une source de signaux Secam, à la condition d’interposer, dans la liaison un transcodeur Secam/Pal. Dans la pratique, on sera plutôt amené – cas du transfert sur un magnétoscope Secam – à effectuer un transcodage Pal/Secam, compte tenu que les plus récents camescopes VHS sont généralement proposés en Pal et que tous les appareils Vidéo- 8 sont dans ce standard. Cette remarque ne vaut que pour les signaux vidéo composites traditionnels.
En composantes séparées, le problème de transcodage ne se pose pas. Il est un point sur lequel il convient d’attirer l’attention. C’est l’impossibilité d’utiliser seul ce Video Editing System pour visualiser les fonds de couleur ou les titres émanant du générateur de caractères. En effet, aucun signal ne peut être recueilli en sortie de l’appareil tant qu’une source de signaux vidéo n’est pas connectée aux circuits d’entrée, pour la bonne et simple raison que le processeur ne comporte pas de générateur de synchronisation interne. Celle-ci s’effectue donc uniquement à partir des impulsions contenues dans les signaux vidéo des sources externes.
Le JX-SV 77 demande un petit temps d’ apprentissage pour bien maîtriser ses nombreuses possibilités, à l’égal des réalisations professionnelles. L’un de ses atouts majeurs réside dans la faculté de combiner les différents effets de couleur, volets ou fenêtres, avec la génération des caractères destinés au titrage.
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