Dernière Minute
Le DHR 1000 est arrivé. Premier représentant de la race des magnétoscopes DV numériques, il intrigue et fascine. Nous l’aurions bien décortiqué dès à présent, seulement voilà, cette fois nous l’avons reçu en même temps que vous. Difficile par conséquent de lui consacrer un vrai banc d’essai sans compromettre sérieusement les dates de parution de Caméra Vidéo. Nous avons tout de même poussé les murs pour lui faire une petite place. Allez, vous ne resterez pas sur votre faim en attendant le test aux petits oignons prévu pour août.
Ceux qui connaissent l’EVS9000 trouveront que le petit nouveau lui ressemble furieusement. Même allure générale, même tiroir rétractable, même concept général.
Mais 8 mm, Hi-8… le DHR 1000 ne mange pas de ce pain-là. Il lui faut des cassettes DV, qu’elles soient petites (30 et 60 minutes) ou grandes (120 et 180 minutes). Et, quelle que soit leur taille, il les avale directement, sans adaptateur. Signalons à ce propos que Sony vient juste de commercialiser des 120 et 180 minutes avec « puce » autour de 275 et 345 F.
Gestion du lecteur & de l’enregistreur
Le contrôle du lecteur et de l’enregistreur s’effectuent via le pavé de touches gravitant autour de la molette Jog/Shuttle. Les deux appareils peuvent, dans certains cas, être sollicités simultanément : rien n’empêche, par exemple, de lancer un rebobinage sur l’enregistreur tout en lisant l’image du lecteur. Pour être géré via ce pavé, le lecteur doit être télécommandé et le menu du DHR1000 convenablement paramétré. Ralenti, image/image et pause impeccable figurent naturellement au programme.
Connectique
Il y en a pour tous les goûts, avec cinq entrées distinctes : deux péritels, deux Cinch ou Ushiden et naturellement la fameuse prise DV à la norme IEEE1394 qui sait aussi ressortir les signaux, vers un autre magnétoscope par exemple.
Comme c’était le cas avec l’EVS9000, rien n’interdit de monter à partir de plusieurs sources. La commande Input Select permet de les afficher à l’écran l’une après l’autre. Toutefois attention, l’appareil ne peut dialoguer qu’avec un seul lecteur par prise Lanc (bien qu’il arbore deux bornes de télécommande : une à l’avant et une à l’arrière). Pas question, par conséquent, de mélanger les sources en montage programmé.
Trois sorties outre le connecteur DV : deux Péritels et des prises composite ou Y/C.
Montage programmé
Utilisé comme enregistreur, le DHR-1000 dispose d’une mini table de montage. Il peut ainsi mémoriser jusqu’à 10 séquences pour les assembler en Cut.
Deux vignettes apparaissent successivement en haut de l’écran : l’image du lecteur ou celle de l’enregistreur. Impossible de les visualiser face à face simultanément, comme c’était le cas avec Edit Monitor de l’EVS9000.
S’affichent en revanche, outre les time code des points In et Out, la durée d’enregistrement et le time code de l’enregistreur, deux groupes de 10 imagettes représentant les points d’entrée et de sortie sélectionnés. Parfait pour réussir ses raccords. Bien sûr, rien n’interdit de revenir sur le plan de son choix pour en redéfinir les points In et Out. Nous avons utilisé dans ce pré-test une cassette DV time codée SMPTE, l’exactitude est absolue ou varie à une image près et la procédure limpide. Nous verrons ce qu’il en est des autres time code dans le prochain numéro.
Insertion d’image
L’impossibilité d’insérer des images dans une séquence déjà enregistrée, sans effacer par la même occasion le son de ladite séquence, était le principal handicap du 8 mm/Hi-8 grand-public. Or, on peut vouloir conserver l’audio d’origine pour des raisons de continuité sonore. Pas de problème en DV. Avec le DHR 1000, l’insertion vidéo s’effectue très proprement. Il suffit de programmer au compteur les points d’entrée et de sortie de la portion à remplacer. Cela dit, rien n’interdit d’insérer simultanément audio et vidéo.
Doublage son
Si l’enregistrement a été effectué en 16 bits, seul le remplacement du son synchrone, est permis (on peut toujours ruser en recopiant les rushes en 12 bits). En revanche, avec un enregistrement en 12 bits, tout est possible puisqu’on dispose de deux pistes stéréo. La première reçoit le son synchrone, reste la seconde, disponible pour une musique ou un commentaire additionnel.
En outre, image et son étant désolidarisés, rien n’interdit de remplacer le son original sans toucher à l’image, tout en conservant, si on le souhaite, la musique injectée sur la seconde piste. Le réglage du niveau d’enregistrement sonore et la balance s’effectuent à l’aide de deux potentiomètres. Ils ne concernent que les entrées Line. En copie simple, le son transitant par la prise DV ne peut être modifié. A la lecture, il est possible d’écouter la piste 1, 2 ou le mélange des deux.
Et Bien Sûr
- Une pause impeccable, des ralentis fluides.
- La télécommande reprend les principales fonctions de lecture et d’enregistrement, y compris la pause et le Jog/Shuttle. Elle seule dispose de touches spécifiques pour le ralenti et l’image par image.
- La possibilité d’écoute sonore au ralenti ou en lecture image par image sur le DHR1000 utilisé comme enregistreur. Pratique pour l’insertion.
- Les recherches de signaux index ou photo présents sur la cassette.
- L’Y/C Delay pour corriger ou atténuer, uniquement en lecture, les débords de couleurs.
- Naturellement doté d’un tuner Pal, Pal+/Secam, il enregistre les émissions TV. De plus, il accepte les sources analogiques Pal et Secam.
- La détection et l’enregistrement en 16/9.
Image
Apparemment pas de perte de DV à DV ! Même piqué, mêmes nuances de couleurs… A priori, on confond copie et original. C’est logique nous dit-on, le câble ne laisse pas transiter un signal analogique sujet aux déperditions, mais uniquement des 0 et des 1. Nous sommes allés jusqu’à trois recopies,donc quatre générations et la dernière présente apparemment la même qualité que les rushes.
Notez que les modes de lecture spéciaux, comme la pause, n’abîment que peu la bande, dans la mesure où les circuits numériques sont ici exploités au maximum. En, revanche, les bobinages ultra rapides (1,30 minute pour une 180 minutes) risquent de les malmener quelque peu. On prendra donc la précaution d’archiver ses rushes et de travailler sur une copie, dont la qualité n’a rien à envier à l’original (si déperdition il y a, elle est indétectable à l’œil).
Des mesures et tests plus poussés interviendront dans un second temps. Nous verrons, entre autres, si une perte intervient (et de quelle nature) :
- pour les copies DV/DV via le câble Y/C (important pour les caméscopes DV non-Sony) ;
- pour les copies Y/C et composite/DV (important pour l’archivage des documents et l’étude de l’éventuel gommage de certains Drops out) ;
- et bien sûr pour les multi-générations à partir de tous les formats.
CV 96