Lumière Naturelle

La lumière naturelle peut être considérée, schématiquement, comme un mélange de lumière solaire directe et de lumière diffuse indirecte en provenance du ciel. Ces deux éléments constitutifs varient dans d'assez grandes proportions, non seulement quantitativement mais aussi qualitativement, en fonction de l'état du ciel, de l'heure de la journée, de l'altitude et des saisons. Utiliser la lumière ne signifie par pour autant qu'il faille se passer de matériel d'éclairage car certaines conditions peuvent nécessiter l'utilisation d'un éclairage artificiel d'appoint.

La lumière naturelle, plus communément appelée « Lumière du jour », constitue pour le cinéaste amateur la source d’éclairage la plus habituelle. Nous analyserons à travers vos questions, les conséquences pratiques de ses variations chromatiques.

Nous venons de voir qu’il existait divers types d’éclairage, se différenciant les uns des autres par le relief plus ou moins important qu’ils apportent au sujet. Ce relief provient, pour l’essentiel, du contraste d’éclairement ou contraste d’éclairage résultant de l’opposition des ombres et des lumières.

Le contraste d’éclairement peut être défini comme étant le rapport entre la quantité de lumière la plus forte éclairant une partie du sujet principal et la quantité de lumière la plus faible éclairant une autre partie de ce même sujet. Ainsi, par beau temps clair et ciel dégagé, le contraste d’éclairement, pour un sujet situé en plein air, est de 6/1, ce qui signifie que le soleil, qui peut être assimilé à la lampe principale en studio, envoie sur le sujet 6 fois plus de lumière que le ciel, lequel joue un rôle analogue à une lampe d’ambiance. Ce contraste est excessif; c’est la raison pour laquelle il faudra s’efforcer, dans toute la mesure du possible, de réduire l’importance des ombres dans la composition.

Manque de détails dans les ombres

J’ai souvent constaté que le rendu des valeurs, dans certains contre-jour, filmés en gros plans ne correspondait pas à l’impression que j’avais ressentie au moment de la prise de vues, notamment au niveau des ombres dont les détails avaient pratiquement disparu. Comment peut-on pallier cet inconvénient ?

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Principaux types d’éclairage 1. Éclairage de face : image plate, sans modelé. En couleur, le cinéaste peut créer le modelé par l’opposition des teintes. 2. Éclairage latéral : image modelée, grâce aux ombres dessinées par l’éclairage. 3. Eclairage en contre-jour : sensation de relief résultant du modelé produit par l’emploi judicieux de plusieurs lampes.

Nous avons vu, que le contraste de certains sujets filmés par temps ensoleillé était excessif. Cela signifie, en fait, que les films en couleurs actuels ne peuvent enregistrer convenablement des sujets dont le contraste dépasse une certaine valeur. Cette valeur résulte non seulement du contraste d’éclairement du sujet mais aussi du pouvoir réflecteur de ce dernier. On admet, généralement, que le pouvoir réflecteur d’un sujet moyen, c’est-à-dire comportant en proportions à peu près égales des parties claires, moyennes et foncées, est de 12 à 18 %.

Il n’en demeure pas moins que les parties les plus claires de ce sujet (carnations, murs blancs, sable, neige), réfléchissent une quantité de lumière beaucoup plus importante, cependant que les parties les plus foncées (masses de verdure, vêtements sombres, etc.). en réfléchissent beaucoup moins. Ainsi le contraste d’un sujet, qui est le produit des pouvoirs réflecteurs extrêmes par le contraste d’éclairement, ne peut-il être modifié qu’en agissant sur la seule donnée variable, à savoir son contraste d’éclairement.

Il faut cependant reconnaître que l’absence de détails dans les ombres de certains contrejour, sur les sujets filmés en plan général, n’est guère gênante.

Considérations pratiques

Plusieurs solutions peuvent être envisagées, selon le type de sujet considéré :

  • Évitez de filmer pendant les heures de la journée où le soleil est très haut dans le ciel, sauf peut-être pour les paysages qui supportent généralement assez bien un certain contraste. En effet, lorsque vous filmez en gros plans à l’heure de midi, le soleil tombe directement sur le sujet, dessinant des ombres denses et profondes, non seulement d’une valeur esthétique très discutable, mais dont l’effet sera encore accentué sur le film.
  • Recherchez, dans la mesure du possible, la présence de réflecteurs naturels (grandes surfaces claires, murs blancs, étendues de sable, ciel bleu parsemé de nuages blancs, etc.) qui, par la lumière douce et diffuse qu’ils renvoient dans les ombres, entraînent une diminution sensible du contraste d’éclairement et, par voie de conséquence, une reproduction beaucoup plus fidèle des valeurs du sujet. Cette technique ne peut évidemment s’appliquer qu’à des sujets de faible étendue (personnages en plan moyen, détails d’architecture).
  • Utilisez, à défaut de réflecteurs naturels, des réflecteurs artificiels (miroirs, surfaces argentées, panneaux de contreplaqué peints en blanc, feuilles de cartoline blanche, écran de projection blanc mat, etc.). Ils doivent être placés assez près du sujet et orientés convenablement par rapport à ce dernier. Leur effet peut d’ailleurs être facilement contrôlé visuellement.

En appliquant ces conseils, vous obtiendrez des images douces et détaillées, dans un intervalle de brillances très étendu.

Raccord de lumière

Que faut-il entendre par « raccord de lumière » et quelle en est l’application pratique pour le cinéaste amateur ?

Cette expression déjà utilisée à l’époque du noir et blanc, pour souligner l’importance, dans l’enchaînement des plans, de conditions d’éclairage identiques, sous peine d’invraisemblance, a pris une importance beaucoup plus grande avec l’arrivée de la couleur. En effet, la continuité photographique d’un film implique que les plans successifs, qui en composent les séquences principales, s’enchaînent harmonieusement, non seulement au point de vue mouvement (raccord de mouvement) mais aussi au point de vue couleur et éclairage (raccord de lumière).

Vous devez donc éviter d’enchaîner un plan pris par temps ensoleillé avec un plan du même sujet pris par temps gris ou encore d’enchaîner un plan tourné sous la lumière «froide» de la mi-journée avec un plan tourné dans l’atmosphère «chaude» d’une fin d’après-midi d’été.

Cette recherche d’unité pose évidemment quelques problèmes, ne serait-ce que celui d’attendre, pour continuer une prise de vue, que les conditions d’éclairage initiales se retrouvent, quitte à revenir ultérieurement sur les lieux !

Vos efforts dans ce domaine seront largement récompensés par l’impression d’unité, de continuité et d’harmonie chromatique qui se dégagera de vos films.

Intérieur éclairé en lumière du jour

A quels problèmes particuliers peut-on se trouver confronté lorsqu’on tourne un film dans une pièce recevant les rayons directs du soleil par une fenêtre ?

Il convient d’abord d’éliminer le cas où le sujet est totalement éclairé, à l’intérieur de la pièce, par le soleil. Hypothèse dans laquelle on se trouve pratiquement ramené au cas de la prise de vues en extérieur, à la différence près que privé de la lumière diffusée par le ciel, le contraste du sujet sera plus élevé. Ce dernier pourra avantageusement être réduit par l’emploi d’un panneau réflecteur, ou d’un éclairage artificiel d’appoint.

Lorsque nous réalisons  la numérisation d’un film super 8, nous sommes parfois confrontés à un mélange d’éclairage que nous ne pouvons pas compenser. En effet, d’un coté la scène est éclairée avec des ampoules électriques traditionnelles et de l’autre la lumière du jour filtre par la fenêtre.

Deux autres cas peuvent être envisagés :

  • celui où la lumière ambiante qui règne dans la pièce est suffisante pour opérer sans lumière, grâce à une caméra XL combinée avec l’emploi d’un film très rapide (125 à 160 ASA). Le passage de la partie ensoleillée aux parties moins éclairées se fera par un panoramique assez lent au cours duquel la cellule incorporée à la caméra assurera la compensation d’exposition requise.
  • celui où la lumière ambiante étant insuffisante, il faut faire appel à un éclairage artificiel d’appoint, lampes survoltées de couleur bleue type Photoflood, dont le nombre et la disposition, fonction du sujet, permettront un éclairage satisfaisant des parties sombres, sans compromettre l’effet de spot donné par les rayons du soleil.

Bouton de contre-jour

Quel est le rôle du bouton de contre-jour qui équipe certaines caméras automatiques ?

Certains contre-jour sont caractérisés par un intervalle de brillances très étendu. Lorsque la cellule de votre caméra est confrontée avec ce type d’éclairage, elle se trouve essentiellement influencée par les jeux de lumière, au détriment des zones du sujet situées à l’ombre : d’où sous-exposition des parties les plus sombres. C’est la raison pour laquelle certaines caméras possèdent un système manuel permettant de corriger l’indication de la cellule incorporée à la caméra. Cette correction, de l’ordre d’un diaphragme environ, apporte une amélioration sensible dans le rendu des ombres.

Sujet intérieur + sujet extérieur

Comment peut-on procéder pour faire apparaitre, dans la même image, un sujet à l’intérieur et un sujet à l’extérieur ?

Vous faites sans doute allusion, par exemple, au cas d’un personnage situé à l’intérieur d’une pièce et regardant une scène se déroulant à l’extérieur. Précisons d’emblée que la solution qui consisterait à déterminer une valeur d’exposition moyenne entre l’intérieur et l’extérieur est à rejeter complètement, le contraste d’éclairement d’un tel sujet dépassant très fortement les possibilités des films en couleur actuels.

On peut envisager deux façons de traiter une telle situation. La plus simple consiste à traiter le personnage situé à l’intérieur en silhouette, c’est-à-dire à déterminer l’exposition du film pour la scène extérieure. Une variante de cette solution consiste à disposer une lampe survoltée de couleur bleue à proximité du personnage pour l’éclairer légèrement, puis à filmer, en ne tenant compte, comme dans l’exemple précédent, que de la lumière extérieure.

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