L’Exposition du Film

La précision de l'exposition représente l'un des facteurs déterminants d'une bonne reproduction des couleurs. Toute erreur d'appréciation sera sanctionnée par une altération plus ou moins sensible des couleurs et des valeurs du sujet. L'un des éléments à prévoir lors de la préparation du film est d'ailleurs l'éclairage des scènes.

Certaines erreurs exposition, et dans une certaines mesure, peuvent être corrigées lors de la numérisation d’un film super 8 en modifiant la puissance ou la couleur des flash.

Suivant que l’image a été surexposée ou sous-exposée on a :

  • Couleurs délavées et absence de détails dans les parties de l’image correspondant aux zones les plus claires du sujet en cas de surexposition
  • Assombrissement des couleurs et absence de détails dans les parties de l’image correspondant aux zones les plus sombres du sujet en cas de sous-exposition

Théoriquement, des couleurs d’intensités différentes nécessitent des  expositions différentes.

En pratique, on ne tient compte, dans l’appréciation de l’exposition, que des facteurs suivants :

  • tonalité générale du sujet
  • intensité de la lumière
  • orientation de l’éclairage

Il convient d’ajouter que « l’exposition idéale » d’un film en couleur est souvent fonction du type de sujet, de l’effet recherché et des conditions de projection. Elle est légèrement différente selon qu’il s’agit d’un film devant être projeté sur un écran ou dans une petite visionneuse, selon qu’il doit être observé en pleine obscurité ou en lumière ambiante, etc.

De nos jours, les caméras Super 8 possèdent des posemètres, convenablement étalonnés qui, utilisés rationnellement, donnent des indications qui ne s’écartent guère plus, statistiquement parlant, de ½ diaphragme par rapport à l’exposition considérée comme la meilleure par la moyenne des observateurs. On peut donc conclure que des variations tout à fait minimes sont largement compensées par la latitude de pose des émulsions en couleurs actuelles.

Réponses à vos questions

Mesure sélective avec caméra automatique

Existe-t-il un moyen de faire une mesure sélective de l’exposition avec une caméra automatique ?

Dans le cas où la mesure est impossible – le sujet étant inaccessible – vous pouvez faire la lecture sur un plan de tonalité équivalente et reporter la valeur trouvée sur votre caméra, à condition qu’elle soit :

  • à automatisme débrayable
  • équipée d’un zoom

Il vous suffit alors de placer le zoom en position télé, de l’orienter vers la partie du sujet la plus significative, claire ou foncée selon le cas, puis d’immobiliser le diaphragme sur la valeur trouvée, en débrayant l’automatisme de votre caméra.

Vous replacez ensuite le zoom sur la focale correspondant au cadrage choisi et pouvez alors filmer votre sujet à l’ouverture de diaphragme sélectionnée.

Posemètres et contre-jour

Je possède une caméra entièrement automatique qui me donne complète satisfaction dans la plupart des circonstances, exception faite de certains contre-jour qui marquent une nette tendance à la sous-exposition. Comment remédier à cet inconvénient ?

Ce phénomène s’explique très facilement par le fait que la cellule, non douée d’intelligence, ne peut faire la distinction qui s’impose entre les diverses catégories de contre-jour, pas plus qu’elle ne peut deviner l’effet que vous recherchez.

Si nous écartons le cas extrême et non recommandé où la cellule reçoit les rayons directs du soleil, il n’en demeure pas moins que lorsque vous filmez un contre-jour en plan général, caractérisé par un intervalle de brillances assez étendu, la cellule de votre appareil se trouve essentiellement influencée par les jeux de lumière dessinés par le soleil, au détriment des zones du sujet situées à l’ombre. D’où sous-exposition des parties les plus sombres qui, selon l’importance qu’elles occupent dans la composition, peut être plus ou moins grave, allant jusqu’à produire un effet de silhouette.

Si la cellule comporte un système de blocage mais sans possibilité de correction manuelle du diaphragme, il suffit de faire une lecture sur un

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Pour exposer correctement un sujet analogue à celui représenté par cette image, il faut prendre la précaution de régler le zoom de votre caméra en position « télé » afin de mesurer la lumière réfléchie par la mer et le ciel, puis bloquer le diaphragme sur cette valeur, si la caméra le permet. De cette façon, l’avant-plan situé dans l’ombre sera fortement sous-exposé et se profilera « en silhouette » sur le fond plus clair de la mer.

sujet de même nature éclairé de face et d’adopter, pour un contre-jour en plan général dans lequel les ombres sont peu importantes, le réglage donné par la cellule. Le résultat, sans être parfait, sera acceptable.

Si vous avez la possibilité de corriger l’indication de la cellule utilisée dans les mêmes conditions que ci-dessus, vous aurez intérêt à ouvrir votre diaphragme de ½ à 1 division, selon l’importance des ombres.

Si votre caméra ne comporte ni blocage de la cellule ni correction manuelle du diaphragme, il vous restera la possibilité de modifier l’indice de rapidité du film sur la caméra. Dans ce cas, vous diminuerez cet indice, en le ramenant, par exemple, de 25 ASA à 16 ou à 10 ASA, selon l’importance des ombres.

Si votre caméra possède un « bouton de contre-jour » cas de plus en plus fréquent, il vous suffira d’appuyer sur ce bouton pour majorer l’exposition de 1 diaphragme.

Étalonnage comparatif

Puis-je étalonner le posemètre incorporé à ma caméra par rapport au posemètre d’une autre caméra, lui-même étalonné ?

La méthode est formellement déconseillée. En effet, le processus d’étalonnage fait intervenir, outre ce qu’on pourrait appeler le « coefficient personnel » de l’opérateur, les qualités et défauts spécifiques de la caméra à étalonner.

Il faut savoir par exemple que la transmission réelle d’un objectif, à une ouverture déterminée, est fonction, dans une certaine mesure, du nombre et de la nature des verres qui le composent de l’efficacité du traitement anti-reflets, etc.

Dans ces conditions, l’étalonnage d’un posemètre effectué en fonction d’une caméra donnée ne peut, à priori, s’appliquer sans risque à une caméra de type différent.

Conservation des films

Après le développement le film peut-être regardé, et c’est d’ailleurs l’objectif visé. Mais devrez également prendre garde à la conservation du film, qui doit être stocké dans certaines conditions sous peine d’être irrémédiablement dégradé.

Posemètres incorporés corrections de lecture

Dans le cas des caméras à posemètre incorporé, comment peut-on apporter les corrections nécessitées par certains sujets ou par la mise en valeur d’un élément du sujet par rapport aux autres ?

Cette question suppose que vous êtes au courant des facteurs susceptibles d’affecter un posemètre utilisé dans certaines conditions particulières : par exemple, sujet clair sur fond sombre ou inversement, contre-jour, etc. Il est évident, nous l’avons vu à plusieurs reprises, que le posemètre n’est pas une panacée, qu’il ne peut se substituer à votre jugement, établir un choix entre les éléments d’un sujet, en un mot « interpréter » ce sujet. Il se contente, ce qui est déjà appréciable, de mesurer la lumière qui lui parvient.

Les posemètres incorporés n’ont pas tous les mêmes caractéristiques ; certains d’entre eux comportent un système de blocage de l’aiguille qui rend leur utilisation comparable à celle d’un posemètre autonome, en ce sens que l’appareil peut être placé à proximité d’un élément quelconque du sujet pour faire une lecture, puis être déplacé pour effectuer la prise de vue. Certaines caméras possèdent un bouton de contre-jour permettant, en cas de besoin, d’accroître l’exposition de ½ à 1 diaphragme environ.

Dans le cas le plus défavorable, les indications du posemètre ne peuvent être bloquées ni modifiées. Malgré cela, il vous reste encore la possibilité de changer la valeur de l’indice de pose du film sur le calculateur du posemètre.

Vous pouvez ainsi à volonté :

  • soit accroître l’exposition, en réduisant l’indice de pose théorique du film, pour éviter la sous-exposition dans le cas suivants :
    • sujets foncés sur fond clair
    • sujets sur fond de ciel
    • contre-jour de sujets en gros plan
    • sujets à l’ombre
    • utilisation d’un filtre à coefficient (dans ce cas, diviser l’indice de pose du film par le coefficient du filtre et utiliser le nombre le plus proche sur le calculateur du posemètre)
  • soit réduire l’exposition, en accroissant l’indice de pose théorique du film, pour éviter la surexposition dans les cas suivants :
    • sujets clairs sur fond sombre
    • fonds peu éclairés

Variations d’exposition

Possesseur d’une caméra Super 8 automatique, je constate parfois des variations d’exposition en cours de panoramique. Pouvez-vous m’en donner les raisons ?

Les cellules au sulfure de cadmium (CdS) qui équipent les caméras modernes possèdent une certaine inertie. Ce défaut présente un sérieux inconvénient pour le cinéaste lorsque la caméra passe d’un sujet dans l’ombre à un sujet violemment éclairé, notamment en cours de panoramique. Les premières images consécutives à ces variations de lumière sont donc surexposées ou sous-exposées, selon l’alternance des zones sombres et claires du sujet.

Certaines caméras (Fuiica Z 600 par exemple) possèdent un servo-moteur relié au posemètre, destiné à accroître la rapidité d’adaptation de la cellule aux variations brutales de luminosité.

Vitesse d’obturation

Je possède un posemètre autonome utilisable en photo et cinéma. En face de quelle vitesse dois-je lire l’ouverture de diaphragme à pratiquer, lorsque j’opère à cadence normale (18 images/seconde) ?

Sur la plupart des caméras, le temps d’obturation correspondant à une cadence de prise de vues de 18 im/sec est d’environ 1/40s. Mais il est différent sur certaines caméras. Vous reporter au manuel d’emploi de votre caméra.

Image par image : surexposition

J’ai constaté à plusieurs reprises, lors de prises de vues « image par image », que le temps d’exposition donné par mon posemètre, pourtant parfaitement étalonné, conduisait à une surexposition d’environ 1 diaphragme. Est-ce normal ?

Effectivement. Sur toutes les caméras, le temps d’exposition, en position « image par image ». est pratiquement double de ce qu’il est en marche continue, en raison de l’inertie du moteur au démarrage. Vous pourrez d’ailleurs constater, en examinant la première image d’un plan qu’elle est souvent, elle aussi, fortement surexposée, pour des raisons identiques.

Vous devez donc en tenir compte et fermer le diaphragme d’une division par rapport aux indications de la cellule : ce qui dans le cas de votre caméra automatique revient à mesurer l’exposition normale du sujet, à débrayer l’automatisme de votre caméra, à régler le diaphragme sur la valeur immédiatement supérieure (f/8 au lieu de f/5.6, par exemple), puis à « bloquer » ce dernier sur cette nouvelle valeur.

Limites de l’automatisme

Dans quelles circonstances peut-on légitimement suspecter les indications données par une caméra automatique ?

En premier lieu, dans le cas du contre-jour où la cellule étant éblouie par la lumière venant face à l’appareil, conduit à une ouverture de diaphragme trop petite, donc à la sous-exposition. La correction à apporter, à moins de rechercher un effet de silhouette, est de l’ordre de 1 à 2 diaphragmes, selon la tonalité du sujet et la nature de l’environnement. Signalons qu’il existe, sur certaines caméras, un bouton de réglage permettant de corriger le diaphragme pour les prises de vues en contre-jour.

En second lieu, lorsque les variations de contraste du sujet (passages alternatifs du soleil à l’ombre, par exemple sur une route bordée d’arbres) sont trop rapides pour pouvoir être «encaissées» correctement par la cellule. Le remède consiste à débrayer l’automatisme et à régler le diaphragme sur une valeur légèrement inférieure à celle correspondant aux parties ensoleillées.

Signal de surexposition

Par quel artifice peut-on filmer un sujet lorsque apparaît dans le viseur le signal de surexposition ?

Ce phénomène, assez rare, peut en fait se produire lorsque vous vous proposez de filmer un sujet exceptionnellement clair (scènes de plage ou de neige, par exemple) avec un film très rapide.

L’un des remèdes consiste à coiffer l’objectif de votre caméra d’un filtre neutre de densité appropriée. L’emploi, par exemple, d’un filtre neutre × 4, permet de réduire l’admission de lumière de 2 diaphragmes.

Une autre méthode, applicable aux seules caméras munies d’un obturateur variable, consiste à régler ce dernier en position ½ ou ¾ fermé : ce qui revient à doubler ou à quadrupler le temps d’exposition, celui-ci passant de 1/40 S à 1/80 ou à 1/160 S.

Film noir

J’ai eu la surprise de recevoir mon film, retour du laboratoire de traitement, complètement noir : quelle en est la cause ?

La seule affirmation qu’on puisse faire d’emblée, est que le film n’a pas été exposé, probablement en raison d’un défaut d’entraînement de ce dernier, cela peut provenir, mais le cas est assez rare, d’un chargeur défectueux. Si tel n’est pas le cas. c’est que le mécanisme d’entraînement du film est défectueux : le seul remède, la révision de la caméra par le constructeur.

Fin de film

Comment puis-je avoir la certitude, en cas de déchargement du film en cours de prise de vues et, par voie de conséquence, retour de compteur de la caméra à zéro, que mon film est complètement exposé ?

Certaines caméras comportent, dans le viseur, un indicateur de fin de film. A défaut, une oreille attentive peut aussi constater un changement dans le bruit du moteur de la caméra. Enfin, vous devez voir apparaître le mot « Exposed » dans la fenêtre du chargeur, lorsque ce dernier est retiré de la caméra.

Signal de lumière insuffisante

Je possède une caméra automatique. Dois-je nécessairement m’interdire de filmer lorsque le signal de lumière insuffisante apparaît dans le viseur ?

La fonction même de ce signal est de vous avertir d’une lumière insuffisante pour impressionner correctement votre film.

Il existe cependant quelques cas particuliers dans lesquels vous pouvez en quelque sorte « brûler » ce signal. Par exemple, lorsque vous vous apprêtez à filmer des scènes de rue la nuit, des spectacles de cirque ou de music-hall, vous obtiendrez généralement, à la plus grande ouverture de diaphragme et bien que la cellule incorporée à votre caméra ne dévie pratiquement pas, des images acceptables. C’est plus particulièrement le cas, lorsque vous voulez filmer ces scènes d’assez loin. En effet, le sujet principal, quoique bien éclairé, se trouve précédé ou entouré d’une zone importante située dans l’obscurité par laquelle une cellule normale se trouve très sérieusement influencée.

Pour pallier cet inconvénient, vous pouvez :

  • soit vous approcher suffisamment du sujet pour soustraire la cellule  à l’influence de la zone d’obscurité
  • soit vous procurer un posemètre indépendant à angle de champ très réduit (voir page )
  • soit encore « risquer» un ou plusieurs plans en opérant à des ouvertures de diaphragme voisines des possibilités maximales de votre caméra si l’automatisme de cette dernière est débrayable

Épuisement des piles

Je possède une caméra automatique à cellule incorporée au sulfure de cadmium. Existe-t-il un moyen de savoir à quel moment la pile au mercure qui l’alimente doit-être remplacée ?

A vrai dire, il n’existe aucun moyen infaillible de prévoir à quel moment ce remplacement doit intervenir, à moins que le fabricant de la caméra n”ait prévu un système de contrôle incorporé. On s’en aperçoit par exemple, par l’apparition d’une flèche dans le viseur, ou bien si votre caméra comporte une indication de diaphragme dans le viseur, par l’apparition d’ouvertures extravagantes, compte tenu des conditions d’éclairage et par référence avec la table de pose imprimée sur la notice du film.

Fort heureusement ces piles ont une durée de vie assez longue (18 mois à 2 ans) et surtout «chutent» très brutalement, conduisant à des erreurs d’exposition très grossières.

Si votre caméra comporte une indication de diaphragme dans le viseur, vous vous en apercevrez sans doute presque immédiatement. Dans le cas contraire, la seule méthode pratique consiste à changer systématiquement votre pile au mercure tous les 12 mois environ.

« Bourrage » de films

Des piles trop faibles ou mal placées dans leur logement peuvent-elles être à l’origine d’un « bourrage» du film dans le chargeur ?

Si les piles sont trop faibles, elles ne fourniront généralement pas une énergie suffisante pour entraîner le moteur de votre caméra. Très souvent, d’ailleurs, il s’agira tout simplement d’une oxydation des contacts, parfois peu apparente, à laquelle un nettoyage sommaire permettra de remédier.

Si les piles ne sont pas disposées correctement dans leur logement, le moteur ne tournera pas ou dans certains modèles de caméra, entraînera le film à l’envers, provoquant ainsi un véritable « bourrage ».

Obturateurs variables

Quels sont les avantages des caméras équipées d’un obturateur variable ?

Un obturateur variable est généralement constitué par deux demi-disques tournants et pouvant glisser l’un sur l’autre, démasquant ainsi une ouverture plus ou moins large, allant jusqu’à la fermeture totale. Le temps de pose obtenu sera donc plus ou moins long selon l’ouverture angulaire des disques.

Les avantages qui en découlent sont les suivants

  • Accroissement de la netteté des images résultant de la diminution du temps de pose. Ce dernier passe, en effet, de 1/40s (à 18 images/seconde). lorsque l’obturateur est complètement ouvert, à 1/80s lorsqu’il passe en position ½ fermée et à 1/160s lorsqu’il se trouve en position ¾ fermée
  • Amélioration des panoramiques, par une netteté plus grande des images, à la condition de tourner à 32 images/seconde, pour éviter des images saccadées
  • Suppression du filtre gris-neutre pour réduire l’exposition dans certaines conditions exceptionnelles de luminosité
  • Réalisation de fondus à l’ouverture et à la fermeture ou de fondus enchaînés, lorsque la caméra permet le rebobinage de la portion du film nécessaire
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Fonctionnement d’un obturateur variable rotatif lors d’une fermeture en fondu. En noir, le secteur mobile ; le rectangle blanc représente la fenêtre d’exposition.
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